Expérience désagréable sur OMR

Plus de peur que de mal lorsqu'une moto nous a coupé la route ce soir, sur le chemin du retour du boulot. Pare-brise et pare-choc éclatés pour nous et choc latéral de plein fouet pour le motard qui doit être sans doute assez amoché. Mais JB n'en sait rien puisque les consignes sont strictes : ne sortir de la voiture sous aucun prétexte et laisser faire le chauffeur. Et effectivement, en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, nous sommes entourés d'une nuée : plusieurs dizaines de personnes sorties de nulle part s'agglutinent autour de la voiture, et la tension monte. Certains s'en prennent à Sekar, le chauffeur de JB et le frappent. Pendant ce temps-là JB passe tout son répertoire de collègues en revue pour que quelqu'un vienne le sortir de ce mauvais pas. Au bout de 45 longues minutes, c'est un Japonais de chez Nissan qui passe enfin par là et s'arrête.

Quelques jours auparavant, John, notre voisin australien, nous avait raconté quasiment la même mésaventure, sauf que lui était sorti de la voiture et c'est lui qui avait pris les coups, pendant que d'autres essayait de s'en prendre à sa femme restée à l'intérieur. On comprend mieux pourquoi on nous interdit de conduire dans ce pays.

La suite, c'est Sekar qui nous la raconte. Il s'est avéré que les 3 passagers sans casque de la moto étaient tous bourrés et n'ont finalement eu que quelques muscles froissés, un miracle de Siva sans doute. Tout ce petit monde a poursuivi la soirée au poste de police, où les villageois et la famille du motard ont supplié Sekar de ne pas porter plainte ;  de toutes façons, le motard n'avait rien d'autre à offrir en dédommagement que sa moto défoncée. Résultat pour Sekar, 17000 Roupies de sa poche pour la réparation même après prise en charge de 70% par son assurance et une semaine de chômage technique...

Une semaine après, Sekar est revenu avec sa voiture toute réparée et ornée d'une énorme guirlande de fleurs, passage au temple oblige. On sent bien qu'il prend moins de risques et conduit plus lentement. Pour combien de temps ?...