C'est le grand jour, la météo annonce du beau temps et nous mettons donc le réveil à 4h30 du matin pour s'élancer à l'assaut du Piton de la Fournaise. Le volcan a rouvert au public il y a à peine 10 jours, après avoir été fermé suite à l'éruption du mois de mai.
Les 2 heures de route pour atteindre le point de départ de la randonnée sont assez désespérantes car nous les passons sous une pluie froide et un vent violent. Une fois arrivés sur le parking, nous sommes presque prêts à renoncer : on ne peut même pas sortir de la voiture tellement les bourrasques sont glaciales. Il faut aussi dire qu'on est notoirement sous-équipé : personne n'a de Kway et Camille n'a que des petites sandales. On décide de patienter encore une demi-heure et tout à coup, miracle, les éléments se calment, les nuages se déchirent : on peut y aller !
Au début, tout le monde a le sourire, ça commence même par descendre ! En effet, le piton se situe au centre d'un enclos constitué d'une muraille circulaire vertigineuse du haut de laquelle part la rando.
Vu comme ça, ça paraît à portée de la main.
Nous descendons le long de l'enclos avant d'arpenter une vaste plaine de basalte qui nous mènera jusqu'au pied du piton.
La lave refroidie se présente sous différentes formes : des grattons, des draps ou des cordes. La chapelle Rosemont est un tumulus de lave.
Camille gravit ces coulées de lave comme un chef, et pourtant c'est long !
La piste fait le tour du cratère et lorsque le flanc Est apparaît, nous apercevons le "grand brûlé", c'est-à-dire la zone ouverte de l'enclos d'où se déversent les coulées de lave jusque vers la mer.
Plus que quelques mètres, ça y est ! Bon, score modeste car on a mis pour l'aller le temps annoncé pour faire l'aller-retour... Mais on est heureux.
Au fond du cratère, quelques fumerolles qui nous rappellent Batur, on guette de la lave mais ce ne sera pas pour aujourd'hui.
En fait, le plus dur reste à faire, la descente va être très longue.
On se prendrait presque à envier cette touriste qui s'est cassé la cheville et qui profitera d'un tour en hélico pour regagner sa base !
Après 9h de marche, nous voici revenus en petits morceaux (sauf Camille qui se porte comme un charme) mais fiers de l'avoir fait !
Nous découvrons la plaine des sables que nous avions parcourue de nuit le matin même : une grande étendue lunaire que l'on traverse pour accéder à l'enclos du Piton.